Et ce corps scarifié par le fouet des années Garde cette beauté venue du fond des âges Qu’un sculpteur ébloui a longtemps modelée, Dans sa forge infinie où tournoient tant d’images.
Que regarde-t-elle dans cette obscurité ? Cherche-t-elle un amour désormais oublié , Une aube nouvelle noyée dans les ténèbres Ou ce jour incertain aux lueurs si funèbres ?
Sa chair parcheminée nous livre son histoire De douleurs contenues, de plaisirs dérisoires, Et ses doigts écartés ne veulent plus rien prendre
Sinon ce vent qui passe et ne veut rien attendre , Sa nudité portée avec tant de fierté Eveille de l’ange son animalité.