C'est dans la rue des quatre vents Que j'ai retrouvé mon amour Je l'avais connu bien avant Dans un long rêve sans retour, Je te regardais traverser, Belle fugitive étoilée, Dans ta robe de sauvagine, Ta chambre aux humeurs assassines . Et quand tu t'approchais de moi Et te mirais dans mon regard, Dans ton reflet comme un brouillard Je me perdais tout en émoi. Ainsi durant des nuits fébriles Je fus ton portrait trop docile, Te suppliant dans mon mutisme De m'accorder le don de voir Ton image hors d'un miroir D'un désespérant égotisme. Enfin, il vint ce jour béni Où je t'ai vu dans la vitrine Me sourire d'un air ravi, Toi, adorable Colombine ! Alors je t'enlevais, farouche, Sans redouter les escarmouches, Je t'emportais dans ma demeure Où rien ne vit ni rien ne meurt, Parmi les autres mannequins, Tu vivras un glorieux destin Dans cette chambre aux cents miroirs Où j'ai égaré mon regard.