Le mur est rouge comme une plaie ouverte Où viennent s’imprimer des ombres au corps perdu, Les échos de la nuit vibrent encore entre les pierres Et des rêves vacillent dans des flocons frileux Un chemineau pêche son avenir Avec l’hameçon de la misère, Quelques sabouleux titubants Fulminent le long des trottoirs inflexibles, Sur les carreaux endormis, Le gel a laissé ses lèvres blanches, Des gouttes d’étoiles pendent Des branches spectrales, Quel souvenir a chuchoté Dans la bouche creuse du saule? Tu peux courir vers ton passé, II ne te reconnaitra plus, Chaque heure laisse un cadavre Au bord d ‘une route qui ne revient pas, Une porte s’est ouverte Personne ne sort, nul ne peut entrer, Qui a perdu le code? La parole perdue, la mémoire oubliée, Des visages traversent le temps Sur des passages cloutés, Dans le frimas d’un jour en retard, Un coq a chanté, Un dieu est renié.