Laisse-la caresser ta nuque, Effleurer ta gorge, Démêler tes cheveux, Laisse-la attoucher tes lèvres, Déverser cette haleine De menthe fraîche dans ta bouche. Elle ne vient pas chargée de l'orage, Et de ses poignards de feu, Elle ne vient pas dans un frimas de cendres Où errent des masques affligés Ni d'une banquise fondantes Dans les larmes de l'océan, Elle n'apporte pas la fureur Des anges rebelles Ou la désolation contagieuse Des zélés de Dieu. Ne la crains pas, C'est la douce brise matinale Qui vient chuchoter à ton oreille Les soupirs d'amour De l'univers.