Je te confie ces vers afin que, si un jour, Je viens à disparaître en un sanglot d'amour Pour l'avoir trop cherché dans les mers, les forêts, Les frimas envoûtés des châteaux oubliés,
Les steppes infinies de l'âpre Mongolie, L'île aux cobras jaunes où pleurent des jonquilles, Hashima désertée, soufflée par les siphons, Et ce piton rocheux où grondent des démons,
Pour l'avoir trop cherché dans les traces des fées Qui allumaient le soir les feux d'un ciel d'été, Dans l'air hallucinant qui hantait mes veillées Où je croyais sentir la douceur d'un baiser.
Je te confie ces vers afin qu'un jour prochain Tu ailles les jeter du bord de la falaise Vers l'océan houleux aux cris de lamantins Tandis que s'évapore un parfum de mélèze.