Quelques heures encore à se trouver Avant que les minutes se dispersent, Quelques secondes encore à s’aimer Avant que cette pluie ne nous transperce.
Des pépites d’or coulent de tes yeux Sur ces longs chemins désertés des dieux, Des bris de rêves tutoient les étoiles Au fond de nos corps s’agite une voile.
Que vienne la mer et ses coquillages Rouler sur le sable où songe l’écume ! Sont-ils des signes ou simples mirages, Vont-t-ils s’envoler, frémissantes plumes ?
Je t’ai regardé durant ce voyage Mon cœur tressaillait au fond des bagages, Des embruns de mots sur le bastingage Nous ont rapprochés comme deux sillages.
Là-bas, nous attend la terre promise, Là-bas, les douleurs n'auront plus de prise, Les nuages noirs mourront en fumée Au creux scintillants des claires vallées.
Ces feuilles jaunies au fond d'un coffret Que mes doigts crispés serraient à regret, Sont les seuls témoins d'un obscur naufrage Que j'ai découverts, un jour, sur la plage.