Où est la pluie ou est la brume, Voyagent-elles dans tes yeux railleurs, Où est ma voix, où est mon cœur Quand l’aube si blanche aux feux se consument ?
Dans les ornières, ton image S’éparpille en un long ruissellement Suivant des rêves leur sillage Jusqu’à se perdre dans la nuit des temps.
N’ai-je donc connu que ton ombre Qui déclinait quand mourait le soleil ? Et, seul, blotti dans des décombres, J’attendais tard les pas de ton éveil.
Mais qui suis-je, mais qui es-tu ? Les années brûlent mon corps défaillant, J’entends un clocher claudiquant Puis, ce cortège alors que tu t’es tu.
Où vais-je aller, où t’en vas-tu, Maintenant que tu erres sous la terre, Qui moquera mon air perdu, Moi, pauvre chien que les jours désespèrent.
Nous n’étions que des vagabonds, J’avais un collier, lui était sans nom.