L'homme de cinquante ans A des nuits d'insomnie, Il rêve de sa jeunesse à ses amours perdus Celles qu'il aurait voulu Celles qui n'ont jamais su. Souvent il se surprend à se dire à voix basse Si seulement j'avais pu Mais voilà le temps passe Le cœur se met en glace Il espère l'imprévu Qui sait une inconnue!
Sa femme à ces côtés Un air désabusé se dit "Ca va passer" Mais c'est le temps qui passe. Parfois pour animer la maison qui s'éteint L'orage vient briser Le lourd silence des murs La tempête fait rage Chacun prend son étage Elle revoit les images De leur vie si commune Lui s'invente une histoire qu'il raconte à la lune.
Ils ne savent plus se donner Et encore moins s'aimer. Ils ont cette tendresse Qu'apportent les années Mais n'ont plus cette ivresse Qu’ils voudraient retrouver. Dans la chambre à coucher Les meubles pourraient dire Ce qu'ils ont eu de rire En faisant leurs enfants. Mais le temps passe Ils sont déjà si grands. Que manque t-il à l'âme Pour raviver la flamme Pour attiser le feu Qui s'ennuie peu à peu ? Il voudrait de sa vie changer tout le décor Apprendre à dessiner l'esquisse d'un nouveau corps Mais le temps passe! Son cœur s'emmure.