Vos
poèmes

Depuis trois mois déjà
Notre terre travaillée
Fécondait en son sein
Sans une goutte de rosée

L’humeur allait du ciel
Du sort d’un peuple maigre
Déclarer la sentence
Drapée sur fond bleu-plomb

Le sol qui reste sel
Pour notre pain semé
Sa seule nourriture
Du sable desséché

Vint un jour vendredi
Après la nuit aride
Et le travail colère
Contre un sol rouge de fer

Qu’un disque épais de brume
Au dessus de nos têtes
Transforma tout à coup
Notre monde en possible

Alors je me souvins
De tous les coups de bêche
De la mort de ma mère
Et me mis à pleurer

Car sans tant de souffrance
L’humide pluie qui tient
Entre ses mains nos vies
N’aurait pu nous sauver

Elle ne justifiait pas
La moisson fructueuse
Toute autre son action
Sans nous rien de changé

Elle pourtant de ma vie
Disait bien le bon Droit
Et je devais prier
Qu’elle m’inonde pour survivre