Vos
poèmes

Masse d’eau calme
De pourpre et de noir surmontée.

Masse d’eau froide aux murmures
D’un coin de rue obscure.

Ton tangage imperceptible
Supporte le bois pétrifié de sa barque.

Embarcation pénible qui se traîne
Par la mouvance de sa perche.

Perche soutenue par une main aride,
Telle la proue de son vaisseau.

D’une cape de lambeaux et de chairs,
Un corps meurtri est recouvert.

Dans l’ombre de sa cape on devine,
Les âmes des matelots défunts.

Matelots qui naguère ont traversé
Des mers et océans tourmentés.

Et ainsi il erre de Lorient
Jusqu’à la baie des trépassés.