Ta vie entière passée à Pommard Travaillant sans répit du matin jusqu’au soir Tes vingt ans, déjà là, œuvrant à la tâche Un demi-siècle de labeur sans relâche
Arpentant tes vignes sans ménager ton ardeur Afin que le vin prenne son auguste saveur Sans chercher récompenses ni honneurs Ton travail reconnu faisait juste ton bonheur
Et pour toi il n’y avait de couronnement Que si tes proches, amis, appréciant ce vin Comparaient le breuvage au nectar divin Levant leurs verres, riant de ravissement
Le seul moment où tu prenais le large C’était pour décoller et prendre une heure Pour le plaisir d’un jeune, être instructeur Et en avion virer aux limites ou aux marges
Ne te lassant jamais de la superbe vue Survolant les sarments tous en ligne Appréciant la Côte d’Or et ses vignes Vougeot, Beaune, Pommard et ses grands crus.
Ta gentillesse n’avait d’égale que ton savoir faire Vigneron minutieux, tu faisais ton vin à l’ancienne Tournant la main en cuve de façon aérienne Humant les parfums, en caveau ou en l’air.
Un jour tu es resté à terre, embrassant ton labeur Trahi par la mécanique et ton enjambeur Nageant dans l’Ether sous la voute des cieux Comme le vigneron dans la cave des aïeux.
Nous lèverons nos verres, pensant à toi, Jeannot Qui nous a accueillis pendant des années, Sache Qu’après le toast en ton nom, c’est ‘A la Vache’ Qui t’a vu tomber, qu’on donnera le dernier mot.