Nous t’avons connu en toute simplicité Toi qui aimais retrouver famille et amis Par ta gentillesse tu nous as conquis Dans ces bons moments de convivialité
Tu aimais la franchise et le travail bien fait Te levais tôt, aimant ce beau métier Où les gens apprécient leur charcutier Et n’hésitent pas à dire ‘merci, c’est parfait’.
Tu avais construit ton domaine en campagne Y avais mis ton cœur et tes ressources En avais fait de vie toute la source Jusqu’au désolant départ de ta compagne
Ce fut le début d’une vertigineuse chute Et nous avions cru que tu t’en relèverais Par nos écoutes et nos paroles qui souhaitaient Pour toi une pente beaucoup moins abrupte
Aujourd’hui je pleure à grandes larmes Car je n’étais pas là pour t’empêcher De mes mains cette mort t’arracher Que tu as décidée en prenant ton arme
Plusieurs fois tu avais montré faiblesse Etais venu chercher réconfort vers tes amis Faisant tout pour oublier cette diablesse Essayant de contrer cet implacable tsunami
Mais dans ta gentillesse et ta pudeur Tu n’as pas voulu exprimer ta détresse Dire du mal de ton aimée, la traitresse Qui laissa mari et enfants pour un autre coeur
Et l’espoir et le désir de te relever Par l’anxiété et la maladie insidieuse Malgré cette volonté batailleuse Sans indulgence ont été annihilés
Je pense à toi Christian, qui ce jour de juin A décidé de franchir ce grand pas Face aux problèmes passer de vie à trépas Et de ta vie désormais vide mettre une fin.
Toi qui doucement approchais la soixantaine L’âge où certains font encore de beaux projets Toi tu as choisi de faire cet ultime trajet Finir ta vie, issue manichéenne
Je m’en veux de n’avoir pas été là Pour te montrer mon amitié, mon attachement Et pense que c’est aussi à cause de moi Que cette fin est venue si cruellement
Aussi, aujourd’hui que tu n’es plus là Et que ces mots semblent vides de sens Je le dis pour combler cette dure absence Je suis heureux d’avoir eu un ami tel que toi.