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Gui DUAMELL

Provincial et capital

A tout seigneur tout honneur
Raconte Hubert vrai Parisien
Qui en véritable homme de bien
Veut épater le travailleur

Je vis dans la capitale
Fais fi de toi, homme de labeur
Qui sentant terre et sueur
Omet les choses vitales

Je connais bien la culture
Et toutes bonnes manières
J’en suis d’ailleurs très fier
Et n’en fait point murmure

Contre cela le provincial
Ne trouvant rien à opposer
Argumente pour que le premier
Le suive en terre natale

Arrivé en belle campagne
Le parisien hume la frondaison
Trouve que cela sent bon
Et que ce n’est pas le bagne

Aux branches pendent des fruits
Que le citadin tout envieux
Se presse avec grand dieu
De tous les avoir cueillis

Voyant tant de provisions
Le paysan de demander
‘Hubert’ pourquoi cela, cessez
Vous avez l’air d’un con.

Et le Parisien de répliquer
Je le veux mais ne le peux
Tout fruit en ville est onéreux
Et je vais tous les garder

Faites comme vous le désirez
Répond le paysan souriant
Les fleurs et les fruits sont présents
Mère nature nous les a donnés

Ici tout est usufruit
Il suffit d’en prendre soin
Prenez si c’est votre besoin
Car les fruits sont gratuits

Vous connaissez la grand-ville
La culture et le maintien
Mais au monde ne pigez rien
Avec vos façons ‘malhabiles’

Vous ne faites qu’argent amasser
Votre vie est conditionnée
Et pour aux autres en imposer
Vous en oubliez d’exister.