Un jour sans doute, tu me diras tous ces secrets Ces épines de vieux pins cachées sous la langue Ces surgeons endormis sur des rêves ébauchés Ces cieux écartés par la folie de tes doux larcins Ces terres limoneuses figées dans les mots tus
Un jour sans doute, tu me mèneras dans ces climats Ces champs labourés par l'étrave des amours salines Ces embouchures où flotte la sphaigne de tes promesses Cette tourbe des regrets durcie par un vent nostalgique Ces sentiers chiffonnés à travers des chimères écorchées
Un jour sans doute, tu me guideras dans ces lacis exilés Ces sentes de crêtes tendues vers des faîtes éburnéens Ces ventres moussus sur les rivages défaits des voilures Ces festons de frissons sur tes ombres en échancrures Ces creux où se dépose la suie des quotidiens calcinés
N'être plus que l'ombilic de ton nom, un jour sans doute.