Les embruns fracassés sur le granit noir Explosent à contre jour en mille points éclatants, Brindilles opalescentes dans la lumière du soir Ephémères témoins de la force du vent.
Les rouleaux se succèdent sur les rocs intangibles, Dressés face à la mer depuis la nuit des temps, Blocs infranchissables aux vagues insensibles, Muraille impénétrable aux flux de l'océan.
Epousailles féroces de la force des flots Embrassant les brisants d'une étreinte écumante, Mais l'ardeur obstinée de la brise et des eaux S'écrase vainement sur la roche puissante.
Et les dernières lueurs accrochent la falaise Dessinant son contour de formes acérées, Mêlant bruns de la pierre et sienne de la glaise, Mauves de la bruyère et vert des graminées.
Piégée dans un rayon aux zébrures indécises, Nimbée de gouttelettes aux lumières imprécises, Les arêtes tranchantes accrochent une dernière fois La lueur déclinante qui s'en va pas à pas.
Ne resteront bientôt que des ombres incertaines Perdues dans le lointain entre océan et plaine, Et seul le bruit des vagues qui viennent et qui reviennent Laissera deviner les contours de la scène.