Suivant le vieux rite gaulois des guerriers sans espoir Je mourrai dans le brasier de la persécution morale Seul, refusant la décadence annoncée de l'humanité Aux idéaux bafoués aux promesses de songes Et dont l'étymologie reste à déterminer En des termes moins glorieux. Seul, je braverai les nouveaux interdits Et je porterai le poids de ma nouvelle condition Sur le chemin de croix comme un lourd fardeau de tristesse Et je marcherai dans les dépressions des cœurs xérophiles Des grandes et décadentes villes sans âmes Où la raison, la pitié, l'amour, la compassion N'existe plus qu'à l'état de bribes de balbutiements. Seul, je hurlerai comme un aveugle qui recouvre la vue Sur un champ de bataille et qui n'avait connu que la beauté Du monde dans l'obscurité de son isolement En oubliant la nature profonde de l'homme. Et je serai seul vaincu et saigné par mes propres mains Car le seul fléau que la terre connaisse et le seul mal A pour nom : HUMANITÉ Et pour mon désespoir j'en suis l'un des fils maudit!