Vois-tu à travers la froide brume Les corps des hommes, moisson des cimetières? Qui peuplent désormais ces landes de mystère Et où le cratère de l'enfer avale les âmes et les fume.
Vois-tu la lumière du monde parallèle A travers le brouillard pâle et mystérieux? Où le peuple des ombres marche fraternel En attendant et en espérant l'appel des cieux
Si tu n'entends pas le cri de silence des défunts, C'est que ta vie s'est éteinte et vient de prendre fin, Et que tu fais partie de la moisson des morts.
Alors sans trembler laisse leurs mains cueillir en ton sein Le soleil qui s'est éteint comme un phare dans la nuit Et laisse-toi entraîner dans le monde de l'oubli.