Assis sous la pluie fine d'une larme d'automne, J'essaie de me rappeler vos paroles essoufflées, Que mes souvenirs d'enfance chantonnent Encore sur les restes d'un vieux soleil assassiné. Trempé par la pluie fine d'une larme d'automne, Je me suis accroupi dans la brume d'un matin frileux De mon dernier jour chez les hommes, En me souvenant de vous qui ne cessiez de répéter Que la vie est merveilleuse, Et qui êtes parti mystifié par ses promesses, Avec un message écrit à l'encre de chrysanthèmes Par les mains rapaces de Thanatos. Assis sous la pluie fine d'une larme énorme, Sortie de ma gourmande innocence, Je rêve en grelottant dans ma chair vieillie, Prisonnier de l'hiver d'apocalypse qui approche, A un vertigineux espoir d'éternité. Car je ne me sens pas assez de force, Pour aimer la mort comme j'ai aimé la vie, Assis sous une pluie fine et glacée, Je prie pour renaître après la mort, Comme le phénix magnifique sur les cendres D'un vieux soleil assassiné, Sous une pluie fine de larmes d'automne.