Tu me guettes je le sens Tu me vois mourant sur cette paillasse Froide de ma solitude contrainte Et tu m'appelles comme une amie retrouvée De ta jolie voix argentine. Je te sens près de moi Même si mes yeux fatigués Ne percent pas l'opacité délavée De l'aube naissante. Je sens ta main pâle et froide Posée sur ma bouche suppliante Qui caresse ma chair dévorée de l'intérieur Par l'usure de la vieillesse. Mais où veux tu m'emmener? Moi qui suis mort depuis des années! Vers quelles nouvelles prisons? Vers quels nouveaux dédales de déraisons?