Ô ma douce et tendre Véronique! Tu peux me croire je ne connais pas de Violette, Et ma seule erreur a été de t’enivrer d’Anis, Perdu que j’étais dans la souffrance des clématites,
Ô tu sais que je ne suis pas fait pour les hortensias! Je leur préfère l’étreinte des géraniums, Et la caresse voluptueuse des primevères, A la piqûre cruelle et acide de la colchique.
Je sais, je n’ai plus assez pour toi de roses, Et il me faut planter à présent un champ de gardénias, Ou recouvrir cette terre délaissée de lavande, Pour éviter que ne poussent le chiendent et les renoncules,
En ce lieu où se dresse à jamais notre tendre et cher chrysa Car dans les souvenirs, il n'y a de place pour la gentiane, Et encore moins pour la jonquille et le souci.