Le froid et le vent frappaient la procession Qui s’ébranlaient en un long manteau de suie. Les proches suivaient le corbillard brillant sous la pluie Et marchaient comme des âmes perdues remplies de contrit
Certains connaissaient vaguement le mort D’autres avaient oublié jusqu’à son existence D’aucun étaient venus par simple convenance Mais tous furent saisis d’effroi en regardant le sort
Qui serait le leur, quand viendrait leur heure Alors silencieux et troublés face au gouffre béant Avalant le cercueil, ils furent pris d’une douleur
Et se regardèrent pris d’une même terreur S’interrogeant sur le sens de leur vie Appréhendant le moment solitaire de leur agonie.