La pluie en gouttes amères et fines Tombe en sanglots sur mon visage Qui ce soir étranger me semble sans âge Face à la menace ultime de la ruine
La pluie horrible et froide pique au vif Mes joues glacées brûlantes et rougies Qui espèrent plus la chaleur des bougies Que le hurlement sauvage des grands ifs
La pluie maudite qui baigne de ses larmes le cercueil Comme une sombre pleureuse, fait des entailles profondes Sur mon visage funéraire, urne de ce monde
Qui cette nuit affreuse, semble immortel et sans âge Et porte en lui la terreur sourde des deuils Et de toute la tristesse humaine qui en moi se recueille.