Ils se sont rassemblés en un essaim en toute hâte Sur la côte déchiquetée de leur crime effroyable Pour voir la mer en furie vomir sur le sable Le navire éventré d'où s'échappent des flots écarlates
Mêlés du sang des mourants et du vin des tonneaux! Le soleil timidement se lève en pleurant ce lourd deuil Laissant froide la plage où croiseront au soir les cercueils Après que les pilleurs jetant leurs sombres flambeaux
En hurlant de joie, en buvant, en chantant, en dansant Détrousseront les pauvres marins pris dans le piège de Satan Expirant en des mots suppliants pour qu'on vienne les sauve
Après une lente agonie, le souffle de leur courte vie! Alors les naufrageurs que seule la crainte de la punition Raisonne en humain, fuiront ce cimetière triste de débris.