Tous les matins résignés, ils s’entassent, Dans des wagons sales à la lumière d’ivoire, Le regard perdu comme des bêtes qu’on mène à l’abattoir, Ils se serrent à contre-cœur pour éviter la menace,
De leurs congénères qui risquent de rester à quai! Alors l’atroce sirène retentit bruyamment dans la tine, Et les portes se referment comme des guillotines, Sur ces malheureux qui ne sont au final que des laquais,
Privés de liberté, de révolte et d’espérance, Chahutés, bousculés sur le chemin de leurs errances, Qui les ramènent toujours sur des rives d’amertume.
Et ils épuisent inutilement les forces de leur pauvre santé, Qui les laissent flétris aux soirs de leurs vies épouvantées Tant le servage pathétique a fini de ruiner la trace de leur