Sur l'échafaud lentement dressé jour après jour Le long du cours d'eau pourprée de ma vie méandreuse J'ai subi la chute atroce de l'état de grâce Et j'ai connu la peur de ce vertige ahurissant Dans ma condition solitaire. Sur l'échafaud sauvagement monté au cours des années J'ai connu la chute sublimée qui mène au chemin De la vérité et de la purification! Et j'ai goûté à m'en noyer le cerveau Cette bienfaisante et aveuglante lumière Dans ma condition involontaire. Sur l'échafaud aux poutres ébranlées siècles après siècles J'ai connu le froid vif et sec du couperet Qui m'a subrepticement rendu la vue Et qui a accéléré la chute verticale Jusqu'à l'allongement final dans une boîte à l'horizontal