Le vieux bois Ne veut pas mourir Pour servir d’étagères Et de ramasse-poussière Dans son dernier souffle Il a sonné du cor Tous ses vieux chênes d’amis L’ont arrosé de leurs souvenirs Une minuscule branche A percé son écorce Et a pointé l’univers Avec un craquement complice Il m’a chanté à l’oreille Le printemps A la fin de l’hiver Tu m’as donné la vie
Tu as repoussé la mort La neige la nuit Les murailles Là-bas au loin Le petit matin s’éveille Ta main l’espoir il fait froid
Le soleil la mer le feu Tes pas Ton visage tes pleurs ton chant Il fait bon chez toi Avec les bois Du vieux chêne Dans tes bras A la fin de l’hiver Tu m’as donné la vie
Arrache Arrache l’écorce Crie déchire la nuit Et le vautour emportera la faulx Tes doigts labourent mon corps Ma vie s’écoule en toi Toi sur moi Morceau d’éternité A la fin de l’hiver Tu m’as donné la vie
Ton corps respire et s’ouvre Une nouvelle branche pointe le ciel De mon vieux tronc Noué desséché Quelques gouttes de sève s’écoulent
Le vieux chêne en sursis a bien repris Il est reparti pour quelques saisons L’île déserte s’anime A la fin de l’hiver Tu m’as donné la vie Merci