Elle se glisse sans bruit Dans les pantoufles du jour. Elle se livre, traîtresse, Son grand manteau enveloppe Comme sous un linceul Ce jour qui décline, Bonsoir la nuit Elle allume ses guirlandes d’étoiles. Et son oeil globuleux, nous regarde Comme un contre-jour, Qui se moque de celui-ci ; Il a pris sa place. Nuit noire, Pourtant celui-ci n’existe pas Il n’est que l’abstraction du jour. Noir obscure, Nuit glaciale. Le petit jour pointant Tire sur le drap de nuit. Sous cette jeune lumière l’herbe scintille Mille cristaux L’air froid, léger semble des couteaux. Qui pique le bout des doigts, Et pénètre la peau L’hiver est là, Il, compagne, sort de la nuit. Le givre décor, improvise ; Les arbres se parent Morsure, portées, Contraste d’un jour Miroir en noir et blanc. La glace crisse sous la dent Les rares passants courent Portés par leur élan. L’eau à durcit le ruisseau. La terre a perdu son liquide Nos pieds glissent Qui ne savent plus nous tenir debout. Ivresse d’un monde Qui pourtant se réchauffe.