Antiope Fille de Nyctée, roi de Thèbes Si belle Plus lumineuse que mil luminaires Si fraîche Plus ruisselante que mil rivières Si vive Plus agile que mil antilopes N’est-elle point fille du fleuve Asopus Qui abreuve les Platéens et Thébains? Tant d’attributs et de grâces Réveillèrent les appétits insatiables du grand Zeus Qui sous les traits d’un Satyre En fit son point de mire Et dans son sommeil vint la séduire
Pauvre Antiope ! Séduction fâcheuse, Source de tous ses malheurs Colère de son propre père, Exil à la cour d’Épopée, roi de Sicyone, Son futur époux Guerres et morts Décès de son père et de son mari Retour et mariage forcé à Thèbes Avec Lycos, son oncle vengeur et querelleur Disgrâce, humiliations et persécutions Emprisonnement et mauvais traitements Des mains perfides de la jalouse Dircé, Seconde épouse de son oncle infâme.
Tant de souffrances et de malheurs Réveillèrent la compassion du grand Zeus Et l’évasion de la belle Antiope, Fruit de son intervention, Vers le mont Cithéron Où vivaient ses jumeaux Zéthos et Amphion Lui apportera réconfort et consolation. La vengeance d’Antiope et de ses enfants Sera impitoyable! Lycos, le mari ingrat, tué Dircé, princesse cruelle, Châtiée sans pitié, Son corps attaché à la queue d’un taureau indompté Sera broyé et déchiqueté sur les rochers!
Pauvre Antiope ! Ce meurtre crapuleux de Dircé Attisa la colère de Dionysos qui la frappa de folie, Dans sa démence, elle connut l’errance Et sillonna des années durant toute la Grèce Jusqu’au jour où elle croisa par hasard Phocos, fils d’Ornytion, Petit-fils de Sisyphe et roi de Corinthe, Qui la guérit et prit pour épouse. Antiope Fille de Nyctée, roi de Thèbes Finit ses jours dans la joie et la félicité. On enterra leurs deux corps L’un près de l’autre en Phocide.