Moi, Armance, la fille du seigneur du village J'aime le fils du bouvier Alfred C'est un damoiseau roux et au doux visage Son corps est aussi souple et langoureux qu'une loutre Il est parti tôt au petit matin À Saint-Jacques-de-Compostelle avec son paternel Prier pour sa mère qui se meurt de la gravelle
Moi, Armance, la fille du seigneur du village J'aime le fils du bouvier Alfred Qui m'a rendue près de l'Adour demoiselle Je ne suis plus pucelle Je ne suis plus oiselle Et je sais maintenant ce qu'est l'amour
Moi, Armance, la fille du seigneur du village J'aime le fils du bouvier Alfred Il m'a prise au petit matin sur sa couche Couverte de paille fraîche, de mil et de luzerne Il me fit sa mie chérie Son amie pour la vie Reviendra-t-il de Compostelle En passant encore près de l'Adour Au pays des Landes et au pays de nos amours ?
Moi, Armance, la fille du seigneur du village J'aime le fils du bouvier Alfred J'attendrai toujours son retour Où l'Adour a chanté nos amours Mais si de sa belle Armance il n'a plus souvenance De peine et de souffrance vais-je en mourir ?
Moi, Armance, la fille du seigneur du village J'aime le fils du bouvier Alfred Mon coeur pleure sa joie Et mes lèvres rient sa peine Reviendra-t-il un beau jour Près de l'Adour serrer très très fort Le corps de sa belle demoiselle Armance encore ? Sa mie chérie ? Son amie pour la vie ?
Moi, Armance, la fille du seigneur du village J'aime le fils du bouvier Alfred C'est un damoiseau roux et au doux visage