Car le ton monte et tonne Haut et fort sur le mont Saint-Joseph Trônant au-dessus de Carleton-sur-Mer Éden qui t’a vu naître Vêtue d’une petite robe picotée de soleils Et chaussée de mocassins micmacs de Maria Tu enjambes l’étroit sentier serpentant la montagne Presque aussi légère et enjouée que la mésange Tu atteins le parvis du petit oratoire perché là-haut Et le nez retroussé et pointé vers Miguasha Tu lorgnes la Baie-des-Chaleurs Fixant au loin les hautes cheminées de Dalhousie Ta longue crinière teinte de blond les nuages Et tu cries dans le vent à pleins poumons TRACADIÈCHE! À la tombée du jour tu t’allonges Fatiguée dans les buissons et fougères Puis la nuit secrètement t’endort dans ses toiles Et toi tu rêves aux étoiles Qui dansent au-dessus de Carleton-sur-Mer