Je déjeune et regarde par la fenêtre. Que vois-je? Un suisse qui sautille sur les perches de la clôture, Un champ d’avoine et d’orge qui fait des vagues au vent, Une touffe de tanaisie et de verge d’or au bord de la route, Le troupeau de vaches de monsieur Gagnon qui meuglent, Un nuage qui vadrouille le ciel, Un couple de tourterelles sur un fil électrique, Les îles sur le Saint-Laurent, Et Claude Dubois qui chante « Plein de tendresse ».
Tableau et décor bucoliques, Paysage paradisiaque, éden et lieux de délices… Tout pour être heureux, en somme, Sauf ce petit quelque chose gros comme un œuf de fourmi, Qui me manque si cruellement : Ton sourire, Tes lèvres pulpeuses, Ta bouche appétissante, Ton corps de déesse, Ton charme et ta grâce, Ta tendresse et tes caresses, L’étincelle de tes yeux, La braise de ta passion, La soie de tes rêves Et la douceur de ton amour!