Du coin de l'oeil Comme une traînée de poudre de lumière Mes rayons de secrets lancés furtivement Explosent dans le néant La place Est vide dénudée de sa présence feutrée Comme les feuilles de nos bouleaux blancs Frissonnantes à l'approche de l'hiver si long
Du coin de l'oreille Comme une vague musicale de la marée sur les rochers Sa toux et ses râlements Secouent énergiquement ce vieux grabat Le lit Est vide dénudé de sa présence ouatée Comme l'enfant trop tôt séparé de sa mère Avec le goût tenace des nuits chaudes seules à nous
Du coin de la bouche Comme des torrents de rivières tumultueuses Mon nectar si riche de vie Noie ses maux supplices de croix d'agonie L'oreiller Est vide dénudé de ses songes et rêves Comme le vieillard guettant sans cesse sa montre Du temps si proche et de l'instant fugitif
Du coin de l'oeil Comme une traînée de poudre de lumière Demain tu quitteras cette tanière maladive Afin d'anéantir à tout jamais ce néant Ce vide Par ta présence laineuse et soyeuse Du coin de l'oeil Comme un rayon de lumière à l'horizon Tu apporteras la clarté du jour À cette nuit de cauchemars qui s'éternise