Existent-ils des paradis de laine Qui sentent la rose et la verveine Où ma tête se pose sur ton aine Toi mon ensorcelante Sirène ?
Existent-ils des paradis de laine Quelque part en Aquitaine Où ma bouche fredonne l’éternelle rengaine : « Oh que je t’aime ! » à cœur de semaine ?
Existent-ils des paradis de laine Où galante tu détaches fièrement ta gaine Sans aucune honte, ni pudeur ou même gêne M’offrant le luisant et le coulant de ta bedaine ?
Existent-ils des paradis de laine Aussi soyeux qu’un buisson de mousse ou de silène Où sur mes lèvres tu souffles ton haleine Mélange subtil de cannelle et de marjolaine ?
Existent-ils des paradis de laine Où tous les deux sur une terre lointaine Dans une chaumière sous la pâle lanterne Nous pourrions chanter : « À la claire fontaine » ?
Hélas ! les paradis de laine Comme jadis les jardins d’Éden Ressemblent à de vieilles rengaines Que l’on fredonne les jours de peine…