Giacomo! Giacomo! Il mio fratello Frère bien-aimé Que projettes-tu Dans ton avenir radieux, Dans ton futur lumineux, Dans ton horizon d’amoureux ? Un coup fumant, Un coup d’éclat, Un coup de foudre À faire pâlir les étoiles trop vives ? À faire frémir les natures mortes ? À faire jouir les créatures moribondes ? Toi, le Casanova des temps modernes, Toi, le Dante des temps agoniques, Toi, le Michelangelo des temps nouveaux !
Giacomo ! Giacomo ! Il mio fratello Frère bien-aimé Que deviens-tu Dans ton bled beauceron, Dans ta retraite dorée, Dans tes divagations métaphysiques ? Dans quelle étoile habites-tu ? Dans quelle galaxie erres-tu ? Dans quelle planète te loges-tu ? À quel rêve te voues-tu ? Par quelles opérations alchimiques vas-tu Transmuter la pierraille en diamant ? Les cailloux en bijoux ? Les cristaux de sel en pépites d’or ? Le sable de la plage en étoiles de mer ?
Giacomo ! Giacomo ! Il mio fratello Frère bien-aimé Je te vois et reconnais bien… Tu es le sage de la cité, Tu es le poète de la criée, Tu es le padre de la maisonnée, Tu es celui par qui la vérité advient, Tu es celui par qui la conscience naît Tu es celui par qui l’inconscience disparaît, Tu es celui par qui la lumière luit, Tu es celui par qui l’amitié sourit, Tu es celui par qui l’amour rit Dans nos coeurs et nos esprits ! Tu es mon frère bien-aimé Il mio fratello Giacomo ! Giacomo !