Avec mes bras de branches Avec mes lèvres de feuilles Je chante pour l'univers Cette musique à la terre Nos frissons de libellules Font frémir les quenouilles du marais Nos désirs de lilas S'émoustillent comme l'abeille sur le trèfle rouge
Mon chêne boréal s'enracine Dans le ventre blanc de ma fiancée Ma sève source de ses veines bleues Ma cime à la hauteur de ses yeux azurés Je me blesse dans son écorce Mes rameaux enfants de la souffrance Me rappellent notre mère douleur Décoiffée au vent de l'automne
Je crie à tue-tête dans le désert Je chante ce refrain nouveau Pour remplir les oasis et oueds De bruine fraîche et de pluie fine Mon séquoia s'ensouche Dans un amour de vacances Il pousse plus haut que la nuit En ce jour de rosée des vents Je m'enroule autour de ses branches feuillues Frileuses et tendres sous la brise Et dans le creux de son ombre Ma tête entre ses seins se repose
Avec mes mains de fleurs Avec mes lèvres de pétales Je chante pour l'univers Cette musique à la terre Une musique à ta mémoire Une antienne ancienne Pour nos amours encore si jeunes Pour nos amours toujours si fragiles