Le printemps tarde à venir La veille du jour du muguet Et pas encore vu ma première jonquille de l’année
Le printemps tarde à venir Quelques flocons tombés encore cette nuit Et je grelotte dans mes hardes
Le printemps tarde à venir Une troupe de bruants des neiges qui traînent de la patte Et errent toujours dans les champs enneigés
Le printemps tarde à venir Mais une lueur pointe au-dessus de ma tête Des volées de bernaches et d’oies blanches enflèchent le ciel
Le printemps tarde à venir Mais un brin d’espoir près de la clôture : Un bulbe de trille sort son museau vert entre les feuilles mortes
Le printemps tarde à venir Mais un signe avant-coureur efface mes doutes Quelques merles et alouettes cornues gratouillent sur les rares sillons de labour de la ferme voisine Puis Un bruant chanteur me zinzinule à l’oreille : « Poète, ne désespère point, Laisse de côté ton chagrin, Le printemps n’est pas bien loin! »