Étendu sur le lit nuptial Cramponné à de cruelles souffrances Le voile blanc de l'au-delà Flotte mollement Sur ce corps fiévreux Des dizaines de mains d'anges T'extirpent de l'étreinte de ton épouse Et toi muet et inerte Léger tu rêves déjà de délivrance
Endormi sur l'oreiller de duvet Si loin de la vie et si près de la mort Le voile blanc de l'au-delà T'enveloppe et t'emmène lentement Comme un nuage diaphane Dans la clarté d'espace sans fin Un flocon de neige mon âme Se pose tendrement Sur ce corps immobile et froid