En terres d'Ungava c’est froid et c’est l’hiver La neige et le gel ont tout recouvert Et la plaine et la montagne et la forêt D’un linceul épais et si peu discret Mes pas bohèmes et égarés S’enfoncent dans l’étroit sentier Menant à une grotte cachée Par une haie d’aulnes givrés Tout est gelé autour Et en haut du conifère rabougri un nid d’autours Sentinelles de l’antre perdu Tanière de deux êtres éperdus
J’entre à pas de fauve dans ce repaire isolé Par un semblant de porte de branchages séchés Que vois-je étendus par terre Sur un tapis de mousse et de fougères ? Ni cache d’ours ou de loups Ni caverne de lynx ou de carcajous Entrelacés et à demi nus Les corps de deux ados reposent étendus N’ayant comme toutes couvertures Que leur sourire et leur folle aventure