Ah! les Filles du Roy. Comme elles sont belles! Dans leurs beaux apparats et froufrous, Les pupilles du grand Roy Louis, Dot en poche et sourires pleins la sacoche, On les voit fringantes et hésitantes : Fleurance optera-t-elle pour Jean ou Philippe? Marie-France choisira-t-elle Jacques ou Simon? Espérance épousera-t-elle Xavier ou Pierre? Jeanne-Mance aimera-t-elle Charles ou Roland? Catherine s’amourachera-t-elle de Philémon ou de Gaston? Céline boudera-t-elle tous ces prétendants? Comment faire le bon choix? La bonne prise? Comment éviter les mauvaises surprises?
Ah! les Filles du Roy, elles chantent : « Ce sont les filles de Lorient, Maman! Ce sont les filles de Lorient, Grand Dieu qu'elles sont jolies, Lan lire la! Grand Dieu qu'elles sont jolies, Lon la! »
Ah! les Filles du Roy. Comme elles sont belles! Elles sont arrivées ici en Nouvelle-France, Près d’un millier au temps du grand Roy Louis, Que l’on disait aussi grand que le soleil! Pour chercher quoi? Pour rechercher qui? Chercher une nouvelle vie et rechercher un mari! Pour fuir quoi? Pour s’enfuir de qui? Fuir la dèche et s’enfuir de la tyrannie! Que de hardiesse et de cran, Pour traverser l’Atlantique océan! Que de bravoure et de courage, Pour affronter pareil voyage! Avaient-elles le choix? Ont-elles fait le bon choix? Tromper le destin et forcer la fortune En s’envolant au-delà des mers et des océans Pour prendre mari en lointaine colonie. Quelque chose me dit en écoutant leurs chants, Qu’elles ont gagné leur pari!
Ah! les Filles du Roy, elles chantent : « M’en revenant de la jolie Rochelle, (bis) J’ai rencontré trois jolies demoiselles. C’est l’aviron qui nous mène, qui nous mène, C’est l’aviron qui nous mène en haut! »