Les gens de mon pays N’ont pas totalement perdu souvenance Car dans nos longues nuits d’hiver Ces rêves reviennent errer en songes Comme des revenants et fantômes fugaces
Et peut-être qu’un beau matin Nous nous réveillerons à temps Et nous nous embarquerons tous Sur le Vaisseau d’Or de la Liberté Avant de sombrer à tout jamais Dans le brouillard du fol oubli Et de la molle indifférence Avant de vendre notre âme Pour une poignée de dollars Avant de céder tout notre territoire Pour quelques billets verts Avant de larguer notre patrimoine Pour quelques sous À notre gigantesque voisin américain À notre puissant géant yankee À panse gargantuesque
Les gens de mon pays Rêvent-ils encore d’un chez-soi bien à eux D’un havre de paix à leur goût et à leur image? Alors et alors seulement Nous les verrons s’embarquer Sur ce splendide Vaisseau d’Or de la Liberté Et se diriger tête haute Empoignant fièrement le gouvernail Vers le port sur des eaux qui nous appartiendront Encore…