« Rameau déchiqueté, tordu, Lançant là depuis mainte année Au vent son chant sec et bourru, Sans plus de feuilles ni d’écorce, (…) Hermann Hesse, Poèmes choisis)
Du mildiou plein les feuilles Du vieux saule pleureur Fierté de tout le voisinage, Sauf du proprio qui désespère De l’état de santé de l’arbre vieillot! Décision difficile à prendre Et, d’année en année, le maître des lieux Tergiverse, s’embrume et abdique : « Dois-je l’abattre et le scier? Découper ses sept branches gigantesques? » Son regard flaire déjà le grand vide, Ses yeux voient l’immense trou dans la cour Causé par la perte du grand saule Couvrant à lui seul plus de la moitié du terrain! Que faire? Dois-je? Oserai-je?
Attendre. Les années s’égrènent Et le vieux saule pleure maintenant Toutes ses feuilles pleines de mildiou en début d’été. « Trop malade, ce vieil arbre. Il va infecter tous mes feuillus! » Grogne à regret le proprio. Sa décision est irrévocable. C’est aujourd’hui le jour J, La nuit des longs couteaux!