Taratata! Pitif pitaf! Taratata! Bing bang! Et que le grand massacre commence! C’est à grands coups de scie mécanique, C’est à grands coups de hache, C’est à grands coups de tronçonneuse Que le vieux saule pleure ses derniers râlements. Lui, colosse et si fier géant, gît par terre démembré. Seul reste visible à un mètre du sol, L’immense souche à sept têtes. Désormais, qui se souviendra de sa majesté, De sa force et grandeur, De son ombre et lumière, De sa splendeur et beauté? Qui se rappellera encore de son existence?
Vaincu, peut-être? Défait, pas tout à fait. Déraciné, ça, non jamais! Le mastodonte de jadis est rétif et résiste À sa façon et à sa manière. Ses grosses tentacules s’enfoncent profondément dans le sol Attaquent et menacent les fondations de la maison Au grand dam du proprio. « Ah ces vilaines racines rebelles me narguent encore! » Tempête le seigneur des lieux, Qui lui déclare à nouveau la guerre En empoignant pioche, hache et sécateur. Ça bûche et ça résiste encore! Ça cogne et ça regimbe toujours! Ça frappe et ça se rebiffe tout le temps! Butées et entêtées ces maudites racines Se cabrent sous l’assaut des coups répétés Du proprio fou furieux. « Elles tiennent encore! » éructe difficilement Notre bûcheron batailleur et guerroyeur Se tenant la poitrine et râlant comme un fauve Avant de s’écrouler inerte sur le gazon.