Mon fils N'écoute pas ceux qui te disent Que tu n'existes pas Que tu es nul et misérable Que tu parles une langue bâtarde Que tu es inférieur et incapable Que tu es né pour un p'tit pain...
Je te le déclare Tu n'habites pas un semblant de pays Il existe bel et bien ce pays Tout comme ton front ceint de lys Nos bras et nos mains ont défriché Ce coin d'Amérique Il y a près de quatre siècles Nos lèvres comme le chant des oiseaux Et le murmure de nos rivières Soufflent toujours la même poudrerie de paroles Si bavarde pendant nos longs hivers Nos têtes têtues solides et bien assises sur nos épaules Comme le Rocher Percé ne craignent Ni la tempête ni la fureur de l'océan Orgueilleuses et obstinées Elles sont à la hauteur de notre avenir
Non mon fils N'écoute pas ceux qui te disent Que tu n'existes pas Ces jeunes pousses jetées au hasard en Nouvelle-France jadis Recouvrent maintenant toute cette terre laurentienne D'arbres en fleurs splendides
Oui mon fils Nous sommes bien vivants Et nous luttons encore pour notre survie et reconnaissance Et nous disons toujours non à nos servitudes Et nous disons toujours non à nos esclavages TU ES QUÉBÉCOIS!