J’ai lancé si souvent des filets Dans l’océan de mon passé ténébreux Pour y cueillir des hippocampes géants Mais je n'ai récolté qu’écrevisses et serpents de mer
Hier j’ai empoigné mon arbalète Et j’ai décoché mil flèches Sur tous les vautours et urubus de malheur Qui planaient au-dessus de ma tête Mais je n’ai atteint que le duvet et la bruine des nuages
Alors je regarde ma belle demoiselle Lu-Belle-Lune sourire Et je garde dans mes prunelles charmeuses Tous les secrets de mes serments et offrandes pour elle Et qui sait Peut-être que les jeunes pousses et semailles de ma jeunesse Seront moisson au temps des retrouvailles et fiançailles
Le soleil ensemence déjà dans le ciel radieux Toutes les vapeurs de mon âme et sueurs de mon corps Le temps des réverbérations et des évaporations terminé Ces gouttelettes éclateront en ardeurs de nuits torrides
Le mistral et la tramontane soufflent sur nous l’amour fou Et surtout sur les ailes de ma belle Libellule Nos deux corps enlacés volcans de vie et champs de braise Geyseriseront à l’infini leur sève rouge Pour toutes les saisons à venir