Ta langue, fine pointe de roseau, Titille un à un mes orteils.
Ta langue, pinceau de velours, Glisse sur mes chevilles Et contourne les mollets.
Ta langue, bec de pivert, Teste en bon docteur ma rotule à coups de toc toc.
Ta langue, langoureux tentacule de pieuvre, Attaque lentement l’ascension de mes cuisses, Explore méticuleusement ma grotte Et y siphonne parcimonieusement tout le miel.
Ta langue, myriade de notes musicales, Pianote sur mon ventre-clavecin Et arpège sur mon nombril en clef de sol.
Ta langue, mini toboggan léger et frêle, Dévale à vitesse de torture mes seins fermes. « Tant de belles collines » semble-t-elle dire en riant!
Ta langue, petit blaireau fou braque, Chatouille mon cou chair de poule, Papouille mon menton bonbon, Et gratouille mes joues jujubes Avant de battre retraite entre mes nichons melons.
Ta langue, petite vigne noueuse, S’enfonce insidieuse dans ma bouche Et s’enroule amoureuse autour de la mienne.
Nos langues se tricotent une tresse d’allégresse… « Adieu détresse et bienvenue liesse » semblent-elles dire en s’esclaffant!
Ta langue, trousse de maquillage, éponge et caresse mon visage, Crème et polit mes paupières Et lèche mon front lisse.
Ta langue, fuseau de soie, Frôle ma frimousse et mes lèvres une dernière fois Avant de se faufiler en catimini dans ma bouche Pour s’y entortiller autour de ma langue à jamais!