« Il me souvient d’amour lointain, De désir vais morne et courbé Si bien que chant, fleur d’aubépine, Valent pour moi gelée d’hiver. » (Jaufré Rudel)
Toi, ma lointaine Toi, mon exilée Toi, boutonnière de mes absences
Rêveuse la tête dans les nuages Songeuse le cœur ravagé de mirages Scripteuse les doigts sur le clavier clavardeur
Moi, si loin de tes châteaux Moi, si sensible à tes chagrins Ne suis-je point le chevalier de tes errances Le capitaine de tes dérives Le chantre de ta bohème Le fantôme de tes insomnies?
Toi, marguerite aux mil pétales blancs Moi, rudbeckie aux mil pétales jaunes Toi, gentiane aux mil fragrances Moi, savoyane aux mil secrets Toi, bouquet de trèfle et de bruyère Moi, gerbe d’ancolies et d’anémones Ne sommes-nous point nés le même jour À la même saison De la même année? Ne sommes-nous point nés le même jour À la même saison des amours Du même baiser?
Toi, ma lointaine Toi, ma bien-aimée Toi, prisonnière de mes réminiscences
« D’un jour voir cet amour lointain, Réellement, en lieux propices, Si bien que chambre et que jardin Me semblent toujours un palais. » (Jaufré Rudel)