Elle laisse des traces de feu Derrière sa longue crinière blonde Qui vole au vent
Elle attise des regards incendiaires Devant ses paupières noires Qui clignent comme mil néons
Sait-elle qu’elle est plus belle qu’une déesse ? Sait-elle qu’elle est le sosie d’une gazelle ? Sait-elle qu’elle trouble mon sommeil ?
Elle laisse des oh et des ah Derrière sa démarche féline Qui ondule comme les vagues de la mer
Pourquoi l’ai-je regardée un instant En bas de l’échelle sous l’oranger Qu’elle enjambait d’un pied si léger ?
On aurait dit qu’elle s’envolait au ciel Avec toutes les oranges cachées et entassées Dans sa jupe courte.
Pourquoi n’ai-je point fermé les yeux Pendant qu’il en était encore temps ? Il est trop tard maintenant Et mon désir le plus cher Mon ultime souhait Mes dernières volontés C’est d’être un jour enterré Là entre les deux orangers Où je t’ai vue pour la première fois !