Jamais mon pied n'a foulé cette patrie Que l'on dit impure et artificielle A commencer par ceux qu'elle a engendrée
Jamais je n'ai pu imaginer ses ruelles propres Ses citoyens si semblables aux enfants de Marianne Mais si lointains de leurs jours et de leurs nuits
Jamais je n'ai entendu parler De l'un de ses monuments De l'une de ses églises De ses nombreux immigrés Venus de loin la chérir
Et pourtant, et ceci sans lien avec schmitt, Croyez-moi, sans lien avec personne Les nuits bruxelloises me plaisent bien Avec leurs badauds, leurs restaurants Leurs lieux obscurs et leurs prostituées gentilles Elles qui n'ont pas subi l'interdiction d'ici Qui vous racollent en vous montrant bien haut La hauteur de leur jupe comme la Margaux de Brassens Montre les seins qu'elle donne à son chat
Avant d'aller pisser sur le port de Brel A Amsterdam l'incontournable Avant d'aller sur les traces de Descartes De Spinoza et de Anne Franck Je me suis promis et j'ai promis autour de moi Comme pour ne plus jamais trahir cette parole De connaître dans le fondement même Quelques unes de ces nuits du Nord Dans la capitale de ce pays lointain et proche Qui n'attire pas les voyageurs du spectacle Mais qui a donné naissance à tant de nos idoles Et qui a toujours été un allié tranquille Qu'il faut bien qu'il ait un secret Que chacun aimerait percer.
Et je me rappelle les mots de Doisneau: "il n'est pas toujours bon de s'émouvoir devant un palmie Car il y a des jours où les platanes sont formidables"
Les nuits de Bruxelles me plaisent bien Je les connaîtrai, c'est promis Et je verrai bien si à Bruxelles On peut être amoureux comme à Paris.