Nous sommes devenus Comme ces scarabées Qu’on retrouve Dans la campagne, Essayant de chercher La bonne bouse Qu'une vache, de préférence à lait, Tente de crotter Sur son propre plancher, En pleine prairie, A l'orée du jour, verdoyante, Les uns et les autres Nous entrechoquant Parce que l’Etat Que nous avons choisi Montre enfin son véritable visage, S’octroyant tout Sans aucune gène et modération, Un état qui abonde Comme pourvoyeur de pièces d'or Pour les « élus » de ce système Afin qu’ils puissent « profiter » En se dorant les babines, Pour les besoins De causes supposées multiples Et si honteusement vulgaires, Comme si Leurs besoins excitatifs convolaient désormais Chaque jour en noces purgatives…
Pourquoi supportons-nous Toutes ces humiliations récurrentes ? Pourquoi ne nous révoltons-nous plus ? Qu’avons-nous donc Fait des idéaux de Novembre, Des valeurs inscrites Dans la Déclaration universelle ? Avons-nous donc tout oublié ? N’avons-nous donc Aucune envie de liberté Et d’égalité pour nous Et nos semblables, et nos enfants ? N’avons-nous donc plus Comme horizon Que ces déferlantes Consommatrices Dans un océan De corruption et de désespoirs ?
Je mérite sans doute Votre haine ou votre mépris, Et je serai fâchée D’avoir un autre mérite à vos yeux… Je retourne m’envoyer en extase Avec mon amant, jeune, beau, stupide Et sans exigence intellectuelle, Qui ne sait que soigner Sa musculature reluisante, Mais je ne lui demande rien d’autre…