Je fends dans l’air de mon jardin meurtri Qui s’incline avec gémissement à la douce agonie Comme si le froid l’envahissait malgré son lourd habit Je lui demande un souvenir de celui qui est parti Il ne m’offre que des mortes flammes endolories Effaçant des moments chéris qui étaient si jolis Par des feuilles navrées et pas tellement vieillies, Dures tel un ogre affamé, dévorant les rosées de ma vie Et sous mes bottes enneigées, il emprisonne mes envies Qui, naguère, caressaient mon cœur et y restaient blotties Seulette et sans lumière, j’attends sur le banc des mélodies Qui feraient jaillir une poésie et mille féeries, J’entends à ce qu’elles m’éclaircissent durant les nuits Dont le souffle me parait si froid... Il me tressaillit. J'interpelle les brouillards de mon aura engourdie Et je m’abandonne au ciel, je mire ses étoiles,sa léthargie Qui me rappellent la douceur d’un cœur qui était si épris Et comme une enfant dans le fond de son berceau de broderie Je me suis mise à pleurer un amour béguin et son cher prix Mes larmes, devant les étoiles, dressent des voiles infinis Ce que m’a murmuré la brise, avec la brise, il s’est enfui…